Le G5 du sahel a été créé le 16 février 2014 à Nouakchott lors d’un mini-sommet réunissant les chefs d‘états de cinq pays : Le Burkina Faso, Le Mali, La Mauritanie, Le Niger et le Tchad. Sous la présidence de son excellence Mohamed Ould Abdel Aziz, il a été institué afin de permettre une coordination des politiques de développement et de sécurité à travers une union partageant les mêmes défis politiques.
Face aux problèmes les plus urgents, s’imposent ceux de la démocratie et de la sécurité. La question des organisations islamiques comme Al Quaïda, Boko Haram et leurs diverses ramifications qui mènent depuis plusieurs années une politique de terreur dans différents pays dans la zone sahélienne et bien au-delà. Le G5 permettrait donc l’élaboration d’un programme priorisant des investissements et donnant la possibilité de la mise en place de plusieurs projets structurels qui faciliteraient un renforcement de la sécurité, une solidification de la démocratie et une participation des populations à l’amélioration des conditions de vie. Les cinq présidents ont sollicité l’investissement de leurs partenaires, notamment les institutions de financement arabes et l’organisation des pays exportateurs de pétrole afin d’accompagner leur vision d’une Afrique bonifiée.
Les partenaires du G5 se sont portés volontaires à fournir 8 milliards de franc CFA pour faciliter la lutte contre le trafic de drogue, la contrebande, et l’insécurité mais sans négliger le renforcement du développement socioéconomique qui permettrait aux populations victimes des actes terroristes de pouvoir se reconstruire.
Au delà des apparences le développement n’est certainement pas seulement économique; tout processus de développement doit impliquer l’éducation, le respect des droits humains, l’emploi des jeunes, le développement des réseaux de transport, l’accès à l’énergie, la technologie, la communication et bien évidemment un système sanitaire renforcé.
Le G5 du sahel permettrait donc aussi la mutualisation des politiques nationales, pas forcément analogues dans tous les domaines, mais ne dit-on pas que même dans la plus petite des différences une union peut exister pour le meilleur des résultats ?
Le concept du développement est un champ assez vaste de questions et d’idées il est nécessaire de reconnaitre que l’élimination des fléaux tels que la pauvreté où le terrorisme aggravé auquel on assiste actuellement ne se fera que si toutes les actions mises en œuvre passent par une culture de confiance et de discernement.
On définit la confiance, comme un sentiment d’assurance, de sécurité ou encore de hardiesse. La Culture est quant à elle est définie comme un enrichissement de l’esprit. La culture de confiance serait donc exprimée par l’enrichissement de l’esprit à travers une assurance de sécurité.
Les multiples instabilités politiques, économiques et sociales concourent vers l’insécurité instaurée par les terroristes qui profitent de la pauvreté de la zone sahélo-saharienne et de la vulnérabilité des populations. Ils recrutent sur fond de fausses promesses, des jeunes dont la majorité s’engage par dépit voire par désespoir, endoctrinés, sans états d’âme face aux conséquences des actes posés sur leur personne mais aussi sur des innocents.
Le 4 novembre 2015, les chefs d’états du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad se sont rencontrés à Ouagadougou afin de statuer sur la situation sécuritaire dans la zone sahélienne. Cette quatrième rencontre leur a permis d’aborder les questions de coopération bilatérale et multilatérale au sujet de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
Cette rencontre a également permis de féliciter les efforts et investissements de la communauté internationale pour appuyer la réduction de la capacité de nuisance du terrorisme mais la surprise fut énorme lors du sommet de Ndjamena qui fut plombé par l’attaque terroriste de Bamako qui a fait une vingtaine de morts dans un grand hôtel.
La charte de partenariat militaire et de coopération transfrontalière donne la possibilité aux pays impliqués de mutualiser leurs efforts pour l’éradication du terrorisme comme l’a expliqué le général de division Mahamane Touré, Chef d’état-major général des armées du Mali. Elle représente un espoir qui consacre et encourage une vision plus concrète et fraternelle du continent Africain.
Dans une dynamique d’unité, il est souhaitable de continuer à promulguer des attaches rassemblant non une synergie de 5 mais de 54 états avec une vision commune pour l’avenir du continent et l’instauration réelle de la culture de confiance. Cette espérance peut être porteuse d’un esprit de conscience, d’un vent de renouveau et d’une stature de sécurité politique, économique et sociale dont la jeunesse Africaine rêve depuis des décennies.
Dans l’esprit de nos vieilles bibliothèques, de nos grandes figures historiques qui ont passé un flambeau d’idéal, de sagesse et de paix dont la jeunesse africaine doit s’approprier pour se positionner dans le leadership et l’action véritable dans la prise en main de son destin.
Marie-Thérèse Khadija Ki-Zerbo
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